Comme le test PCR, l’autotest antigénique par prélèvement nasal consiste à introduire un écouvillon dans le nez. La différence ? Il peut être réalisé par soi-même.
Une dizaine de jours après le feu vert de la Haute autorité de santé (HAS), le ministère de la Santé a précisé vendredi 26 février 2021 sa stratégie concernant les autotests antigéniques par prélèvement nasal.
Ce nouvel « outil dans l’arsenal sanitaire », réalisable directement sur soi-même par soi-même sans passer par un laboratoire, une pharmacie ou un professionnel de santé, devrait être déployé dans les prochaines semaines, autour de la mi-avril. Mais sous conditions.
Comme le test nasopharyngé, l’autotest antigénique par prélèvement nasal consiste à introduire un écouvillon dans le nez. Mais l’écouvillon est plus petit, d’une taille de trois à quatre centimètres.
Autre différence : il doit être tourné cinq fois à l’intérieur de la narine afin d’effectuer « un frottis de la paroi nasal », pour reprendre les propos de Cédric Carbonneil, le chef du service d’évaluation des actes professionnels à la HAS. Le ministère de la Santé recommande pour sa part de l’utiliser une à deux fois par semaine maximum.
Une fois le prélèvement effectué, il faut patienter environ une demi-heure pour obtenir le résultat. Un système de bande – sur le même modèle que les tests de grossesse – permet de dire si vous êtes ou non infecté par le Covid-19. Une barre indique que le test a été correctement effectué, deux barres font de vous une personne positive au virus.
Ce type de test s’adresse en priorité à des publics qui se font aujourd’hui moins tester, comme les jeunes dès 15 ans ou les publics éloignés des soins (en Outre-mer par exemple). Mais cette liste de publics peut encore s’élargir, les modalités exactes n’ayant pas encore été fixées.
Justement, cette possibilité d’autoréalisation n’est pas sans conséquence sur la stratégie sanitaire française. D’où la nécessité d’encadrer strictement son déploiement. Objectif : éviter à tout prix de casser la remontée efficace de la chaîne de contamination.
Dans un premier temps, l’autotest nasal sera « encadré par l’Etat » pour jauger l’efficacité de déploiement de ce test. Ensuite, l’accès à ce type de test pourra être étendu plus largement aux pharmacies, afin de permettre quand même un accompagnement par les professionnels de santé.
« La vente de ces tests dans les supermarchés » n’est aujourd’hui pas la question, a complété le ministère de la Santé, insistant sur l’importance de déployer ces tests « dans les bonnes conditions ». Une manière de couper l’herbe sous le pied à certaines grandes surfaces, comme Carrefour, qui annonçait une commercialisation imminente des autotests dans ces rayons.
Aussi, a martelé le ministère de la Santé, « tout test positif doit être doublé d’un test PCR de contrôle » pour confirmer ou non l’infection. Et en cas de doute, il faut plutôt se tourner directement vers un test PCR, plus fiable et réalisé par des professionnels de santé.
Autre paramètre à prendre en compte : la mise sur le marché des autotests nasaux. Ou, plus précisément, leur absence du marché. Si plusieurs fabricants (dont des entreprises françaises) se sont d’ores et déjà manifesté auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour obtenir une autorisation de commercialisation, aucun certificat CE (obligatoire) n’a été délivré.
Le temps que les fabricants puissent aller au bout de leurs démarches, l’ANSM pourra délivrer des dérogations. « Comme les autotests seront autorisés par dérogation, nous allons devoir prendre un arrêté. » Plusieurs millions d’autotests ont d’ailleurs déjà été commandés.
Comme en Allemagne, les autotests nasaux devraient coûter « a priori » cinq euros, mais ce montant reste à confirmer par les fabricants, nuance le ministère de la Santé. Ils pourraient en outre être pris en charge par la Sécurité sociale, au moins partiellement.
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