Anaïs Mantion se souvient encore très bien de l’incendie de Lubrizol, survenu il y a un an à Rouen (Seine-Maritime). Cette étudiante en Français voit la fumée obscurcir le ciel le 26 septembre 2019, depuis sa résidence universitaire. 10 000 tonnes de produits chimiques sont alors parties en fumée. Anaïs Mantion souffrait déjà d’un asthme sévère, mais depuis l’accident, sa santé s’est dégradée. “Ça m’arrive d’avoir des crises de toux, après au moins une fois par jour, j’ai des douleurs dans la poitrine. Parfois, j’ai du mal à respirer. Même la nuit, souvent, je dors à moitié assise parce que dormir complètement couchée, je ne peux plus”, explique-t-elle. La jeune femme a porté plainte dans l’espoir d’être reconnue comme victime. Une enquête d’ampleur lancée par les autorités sanitaires Avant l’incendie de l’usine Lubrizol, Frédéric Lemaitre n’avait, lui, aucun problème de santé. Il pratiquait la course et l’apnée à très haut niveau, mais depuis un an, il a en permanence des irritations pulmonaires. “Je suis irrité comme quelqu’un qui est sensible au pollen ou un asthmatique”, raconte le Rouennais. Quand il veut faire du sport, il n’a pas d’autre choix, dit-il, que de quitter la ville. Pour la préfecture de région, aucune toxicité n’a été officiellement démontrée, et pourtant les autorités sanitaires viennent de lancer une enquête d’ampleur auprès des habitants.