En Pologne, le tribunal constitutionnel a tranché pour une limitation presque totale de l’interruption volontaire de grossesse dans le pays. L’avortement en cas de grave malformation du fœtus a été jugé contraire à la Constitution.
L’avortement en cas de grave malformation du fœtus constitue 98 % des 1100 avortements légaux recensés en Pologne. Il s’agissait avec les cas de viols, d’inceste ou de menace pour la santé et la vie de la mère d’un des quatre cas où l’avortement était jusque-là autorisé dans le pays. La décision du tribunal constitutionnel revient alors à une quasi-interdiction de l’interruption volontaire de grossesse. En Pologne, les militants anti-avortement se réjouissent de cette décision. “C’est une victoire pour la Pologne mais aussi pour l’Europe. Ce qui a été prouvé aujourd’hui, c’est qu’il est possible de renforcer la protection de la vie”, déclare Kaja Godek de la fondation Vie et famille, à l’origine d’une pétition anti-IVG.
Désormais, seuls les avortements à la suite d’un viol, d’un inceste ou en cas de danger pour la santé de la femme sont autorisés en Pologne
Les propos précités tenus par Kaja godek ne sont pas soutenus pas Natalie Broniarczyk, une autre jeune femme, travaillant dans une organisation d’aide aux femmes polonaises pour avorter à l’étranger. “J’ai l’impression que ce pays essaye de me tuer. On sait que déjà, c’est très difficile de se faire avorter en Pologne à cause de nos stupides lois, des médecins, de la stigmatisation. Et demain, ce sera impossible ! Je suis vraiment choquée aujourd’hui”, explique-t-elle. Avec cette nouvelle loi, les femmes ne peuvent désormais se faire avorter dans le cadre de cas extrêmes, à savoir à la suite d’un viol, d’un inceste ou en cas de danger pour la santé de la femme.
La Cour Européenne des droits de l’homme reste silencieuse sur le statut de l’homme avant sa naissance
La Cour Européenne des droits de l’homme ne reconnaît pas de droit à l’avortement, ni ne s’y oppose. Elle a jugé que les États peuvent “légitimement choisir de considérer l’enfant à naître comme une personne et protéger sa vie “. Elle a fait savoir que l’interdiction en soi de l’avortement par un État ne viole pas la Convention et notamment que le droit à l’autonomie personnelle qu’elle garantie aux citoyens ne saurait s’interpréter comme consacrant un droit à l’avortement. En Europe, si le Royaume-Uni, les Pays Bas ou la Suède sont les pays dans lesquels la date limite de l’IVG est la plus éloignée, les pays les plus restrictifs en matière d’avortement sont la Croatie, la Slovénie, le Portugal, rejoint par la Pologne.
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